Rectocolite hémorragique
Maladie inflammatoire chronique intestinale, la rectocolite hémorragique atteint le rectum et/ou le côlon. Évoluant sous forme de poussées, elle nécessite un suivi régulier par le gastro-entérologue. Découvrez ce que recouvre la rectocolite hémorragique, quels sont ses symptômes, de même que les règles hygiéno-diététiques et les traitements à suivre pour la soulager.

Qu’est-ce que la rectocolite hémorragique ?
La rectocolite hémorragique (ou RCH) est une maladie inflammatoire chronique intestinale (MICI) de cause inconnue. Les chercheurs s’orientent cependant vers une origine auto-immune, c’est-à-dire que ce sont les propres anticorps de la personne qui agressent la muqueuse du rectum et du côlon. Le stress serait par ailleurs un facteur favorisant le déclenchement d’une crise de rectocolite, mais non une cause.
Contrairement à la maladie de Crohn, elle n’atteint que le rectum et/ou le côlon (gros intestin) de manière plus ou moins étendue. Elle entraîne une inflammation et des ulcérations de la muqueuse du côlon et du rectum (colite ulcéreuse) et se caractérise par une alternance de poussées (avec symptômes) et de rémissions (sans symptôme). Selon le CNPHGE (Conseil national professionnel d’hépato-gastro-entérologie), la prévalence de cette pathologie serait de 4 pour 100 000 habitants.
Comment diagnostique-t-on la rectocolite hémorragique ?
Plusieurs examens permettent de diagnostiquer la RCH :
- La rectoscopie qui peut être faite au cabinet du gastro-entérologue à l’aide d’un petit tube rigide introduit dans l’anus, permettant l’examen du rectum.
- La coloscopie, méthode utilisée pour examiner la totalité du côlon.
- La coloscopie dite "courte" ou "rectosigmoïdoscopie" qui permet d’examiner le rectum et le sigmoïde (dernière partie du côlon avant le rectum).
Quels en sont les symptômes ?
Les symptômes de la RCH peuvent recouvrir :
- Une diarrhée sanglante.
- De "faux besoins" et/ou envies très pressantes d’aller à la selle.
- Des douleurs rectales et anales avec contracture du sphincter.
- Des douleurs abdominales (spasmes).
- Des nausées et vomissements.
Il est possible que des symptômes plus généraux surviennent : fatigue, amaigrissement, cassure de la courbe de poids et de la taille chez l’enfant, perte d’appétit, fièvre, pâleur. D’autres symptômes non digestifs associés à la maladie peuvent également être présents.
Quelles sont l’évolution et les complications possibles de la rectocolite hémorragique ?
L’objectif est de permettre aux patients atteints de RCH de mener une vie proche de la normale. Mais l’évolution de la RCH est très variable : certains malades peuvent être gênés par la maladie au quotidien, et d’autres avoir des poussées espacées de plusieurs mois, voire de plusieurs années.
Les complications possibles de la RCH sont :
- Une anémie en cas de saignements répétés.
- Une dénutrition si les diarrhées sont prolongées et importantes.
- Plus rarement, des colites très sévères avec des saignements abondants, une diarrhée profuse avec de la fièvre, une perforation du côlon.
Certaines complications graves peuvent nécessiter une ablation du côlon (colectomie). Enfin, sur le long terme, le risque de cancer du côlon augmente chez les patients atteints de RCH. Un suivi régulier par coloscopie est indispensable après plusieurs années d’évolution.
Quelles sont les règles nutritionnelles à respecter ?
Lors des poussées de RCH, un régime alimentaire dit faible en résidus est recommandé. Il vise à réduire le volume des selles, et par conséquent à soulager le côlon. Ce régime ne doit cependant pas être poursuivi en dehors des crises, au risque de provoquer des carences. Il consiste à supprimer les aliments à haute teneur en fibres (fruits, légumes) et le lait, car ils sont difficiles à digérer et donc à l’origine de ballonnements et de diarrhées. Un diététicien peut aider à adopter une alimentation qui couvrira tous les besoins du patient atteint de rectocolite hémorragique. Entre les poussées, il faut revenir à un régime normal, c’est-à-dire à une alimentation équilibrée, sans excès (graisses, sucres, alcool).
Quels sont les traitements médicamenteux ?
Le gastro-entérologue définit un traitement adapté à chaque patient pour traiter les poussées et les éventuelles complications, prévenir les rechutes et maintenir un état nutritionnel correct (notamment chez l’enfant, afin qu’il puisse avoir une croissance satisfaisante). Plusieurs médicaments sont prescrits pour le traitement des poussées et, également, en traitement d’entretien continu ou prolongé pour prévenir les rechutes.
Ces traitements de la rectocolite hémorragique englobent :
- Des dérivés aminosalicylés : ils sont prescrits lors de la crise (par voie rectale ou orale), afin de combattre l’inflammation et prévenir les récidives. Ils ne sont cependant suffisamment efficaces que dans les formes légères à modérées de RCH.
- Des corticoïdes par voie orale : en cas de résultats insuffisants avec les dérivés aminosalicylés ou d’intolérance à ces médicaments, des corticoïdes sont prescrits pour combattre les douleurs inflammatoires et les diarrhées. Ils ne doivent pas être pris de manière prolongée, au risque de réduire la densité osseuse.
- Des immunosuppresseurs : ce traitement n’est proposé que dans les formes sévères de RCH, en cas d’échec des médicaments ci-dessus ou de récidives trop nombreuses.
- Des biothérapies (anticorps monoclonaux) : elles visent à réduire la réponse du système immunitaire, lequel se retourne contre l’organisme lui-même en agressant la muqueuse du côlon et du rectum.
Quand doit-on opérer ?
Une intervention chirurgicale devient nécessaire quand les médicaments se révèlent inefficaces, en cas de complication aigüe (hémorragie massive, perforation), ou lorsqu’un cancer du côlon est détecté. Elle consiste, en général, à enlever totalement le côlon : on parle à ce sujet de colectomie totale. Selon l’état de la muqueuse rectale, le rectum est lui aussi retiré ou pas. Si le rectum est conservé, la partie terminale de l’intestin grêle est suturée au rectum. Si une ablation du rectum est requise, la partie terminale de l’intestin grêle est suturée au canal anal et une poche de colostomie pour recueillir les selles est mise en place.
Sources :
https://www.cnp-hge.fr/rectocolite-hemorragique/
https://www.ramsaysante.fr/vous-etes-patient-en-savoir-plus-sur-ma-pathologie/rectocolite-hemorragique
https://www.ramsayservices.fr/pathologies/rectocolite-hemorragique-rch-une-maladie-inflammatoire-de-lintestin-aux-symptomes
https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/rectocolite-hemorragique/symptomes-diagnostic-evolution
https://www.snfcp.org/informations-maladies/maladie-de-crohn-rch/la-rectocolite-hemorragique/
https://www.msdmanuals.com/fr/professional/troubles-gastro-intestinaux/maladie-intestinale-inflammatoire/rectocolite-hémorragique
https://www.inserm.fr/dossier/maladies-inflammatoires-chroniques-intestin-mici/
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